lundi 7 octobre 2013

Le slut shaming




Voici un premier article plutôt engagé, de ma part. C'est un peu risqué (alors j'ai mis plein d'images pour agrémenter ^^ et je vous rassure, les prochains sujets seront, pour la plupart, bien plus légers ! Mais si un blog tel que le notre n'en parle pas, qui le fera ?). Bref, c'est risqué mais cela me tient à cœur d'en parler en ce moment. Tout d'abord, parce que c'est d'actualité : en effet, la Slut Walk 2013 a eu lieu récemment, le 28 septembre dernier. Mais aussi parce que j'en ai parlé avec des amis, il y a peu, et si certaines réactions m'ont plu, d'autres m'ont déçu.

Le logo de la slut walk.

Le slut shaming, qu'est-ce que c'est ?

Le slut shaming, je crois qu'on est tous plus ou moins amené à le pratiquer au moins une fois dans notre vie, malheureusement. C'est un phénomène répandu et facile.
Cela consiste à culpabiliser les femmes et les victimes de viol, globalement, en remettant en cause leur manière de se comporter ou de s'habiller. Dire d'une jeune fille maquillée comme une voiture volée et trop court vêtu que "celle-ci, si elle se fait violer, il ne faudra pas qu'elle vienne pleurer", c'est du slut shaming.

Chacun mérite d'être libre de porter ce qu'il aime,
de sortir la nuit, de boire lors de fêtes,
sans s'inquiéter d'être puni par le viol.
Personne ne demande comment était habillé mon violeur.

Pourquoi est-ce si grave ?

On peut défendre son point de vue de n'importe quelle manière que ce soit, les faits restent les mêmes : le seul et unique coupable reste l'homme qui viole, et une femme devrait avoir la possibilité de vivre sa vie comme elle l'entend sans craindre de représailles d'un homme qui ne sait pas maîtriser ses pulsions, c'est aussi simple que ça.
Parce que justifier une pulsion sur une femme qui prend des risques en flirtant avec des hommes, en dévoilant ses formes, en rentrant seule le soir, ou en abusant d'alcool ou de drogues, c'est ouvrir la porte à une tolérance vis-à-vis du viol, et ça ne doit pas se passer comme ça. 


8 astuces simples pour prévenir le viol :
1. Ne viole pas les gens.
2. Ne viole pas les gens.
3. Ne viole pas les gens.
4. Ne viole pas les gens.
5. Ne viole pas les gens.
6. Ne viole pas les gens.
7. Ne viole pas les gens.
8. Ne viole pas les gens.

Certains me diront que c'est jouer avec le feu, et qu'on en arrive à des dérives inquiétantes (telles que l'adultisation des petites filles, ou les femmes qui - dit-on - ne se respectent plus). Je peux concevoir ce point de vue, je pense qu'on l'a tous pensé au moins une fois dans notre vie. Mais le point qui me révulse le plus concerne le respect.
Je trouve déjà révoltant, surtout, que certaines femmes puissent penser qu'elles ne se respectent pas elles-même. Je trouve que le fait-même de le penser, c'est ce qui constitue l'irrespect envers elles-mêmes. Il faut faire une distinction entre l'image que la société attend qu'on projette, et celle que nous sommes vraiment au fond de nous. En quoi une femme qui couche avec plein d'hommes se respecte-t-elle moins qu'une autre qui attendrait le grand amour ? Tout est une question d'assomption, aucune ne vaut mieux que l'autre. Une femme qui répond aux critères des fantasmes masculins n'est pas nécessairement une femme-objet. Une femme qui s'habille comme elle veut, vit sa vie comme elle l'entend, c'est une femme qui se respecte peut-être même plus qu'une qui respecte la bien-séance.

Je vois, donc si je ne couche pas avec toi, je suis une putain de prude,
si j'utilise la pilule, je suis une salope,
si je tombe enceinte, je suis une idiote,
et si je décide d'avorter, je suis Satan. Yay !

Et pourtant, les filles... vous êtes toutes belles et fantastiques ! ♥

C'est radical et je ne mâche pas mes mots, je vous l'accorde.

Ce n'est pas du sexe... quand il change d'avis.
Non c'est non, même quand on se comporte en allumeuse.
Et oui, deux hommes parce qu'après tout ce n'est pas un problème exclusivement féminin
et que ce n'est pas mal de le rappeler.

Dernièrement, parmi ces avis opposés au mien que j'ai pu avoir, celui de mon meilleur ami m'a vraiment peiné. Cet ami, je le connais depuis toujours, et je sais qu'il a des idées parfois radicales et strictes, même si nos valeurs ne sont pas toujours trop éloignées. Son avis ne nuit pas à notre relation, d'ailleurs... même si je le reniais en tant qu'ami, nous avons également un lien du sang que je ne pourrais pas renier, alors il fera toujours partie de ma vie.
Toutefois, il a eu quelques réflexions qui m'ont dérangé. Pour lui, c'est évident qu'une victime de viol ne peut être blâmée, mais il applique allégrement le slut shaming dans d'autres mesures. Je citerai, par exemple "quand elles s'habillent comme des putes" ou "une femme qui ne commence pas par se respecter elle-même" ou encore "le phénomène de la femme-objet". Bref, beaucoup de présomptions et de jugements hâtifs.
Je suis parvenue à garder mon calme, et sa petite amie (pourtant elle aussi assez stricte) et moi avons essayé de lui expliquer qu'il applique le slut shaming, mais il le niait avec force et conviction.

Être de sexe masculin est une question de naissance,
être un homme est une question d'âge,
mais être un gentleman est une question de choix.

J'en ai tiré cette conclusion : contre le slut shaming, il y a encore beaucoup de travail à faire.

Nous pouvons changer le monde.

Et la Slut Walk, alors ?

Il s'agit d'une marche annuelle organisée dans les grandes villes, dans le monde entier. Originaire du Québec, cette Marche des Salopes consiste à défendre les droits des femmes et leur liberté à jouir de leur corps comme elles l'entendent.

Photo issue de l'album "Je participe à la SlutWalk parce que/car..." de la page Facebook SLUTWALK FRANCE.

Quelques liens intéressants :

Il est évident que je tombe sous ton charme,
quand tu me siffles dans la rue et que tu me dis que je suis bonne.

Ma jupe courte n'est pas une invitation...
Et tout ce qui se trouve en dessous est à moi, à moi, A MOI.
Et elle vécu heureuse, en ayant autant de sexe qu'elle le voulait,
portant ce qu'elle voulait,
et en n'en ayant absolument rien à foutre.

Les images proviennent toutes des photos et images que j'ai pu trouver sur la page Facebook de la SLUTWALK FRANCE.
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1 commentaire:

  1. Il faut toujours garder en tête qu'une victime d'un viol (quel que soit son sexe) est une victime et n'est en aucun cas fautive de ce qui lui est arrivé. Lutter contre le slut shaming c'est ainsi également lutter contre le silence de ces femmes qui ont honte d'avoir été violées et qui ressentent un sentiment de culpabilité.

    Cela se saurait si porter un pantalon suffisait pour se protéger des violeurs... Tout comme ça se saurait si les seules victimes d'un viol portaient uniquement des robes ou des jupes. Et non, une femme a autant de chances de se faire violer quelle que soit sa tenue.

    Par contre, elle a plus de chances de se faire traiter de salope ou d'autres noms très charmants si elle porte une robe qu'un pantalon. Pourquoi?? Pourquoi les hommes croient-ils que si une femme porte ce genre de vêtements c'est pour les séduire, les allumer, que c'est une invitation pour qu'ils viennent les draguer ? Pourquoi également certaines mères disent à leurs filles lorsqu'elles les voient vêtues d'une jupe, qu'elles sont habillées comme des putes?

    Il y a peut-être un problème d'éducation derrière le slut shaming mais il y a surtout un manque de respect à l'égard des femmes et de leur liberté de s'habiller comme bon leur semble... Il faut comprendre qu'une femme porte une jupe, se maquille d'abord pour se plaire à elle, pour se trouver jolie dans le miroir, parce qu'elle a plus confiance en elle ainsi, parce qu'elle veut se sentir féminine... Et pour plaire à son copain ou à sa copine. Mais jamais pour séduire chaque gars qu'elle va croiser, pour espérer se faire draguer à tous les coins de rue...

    Une femme ça a déjà suffisamment de complexes pour que la société, des machos, des hommes frustrés de voir qu'une belle femme ne s'intéressera jamais à eux, leur en rajoutent !

    Mais il y a quand même une lueur d'espoir dans tout ça. Dernièrement, j'ai été satisfaite du verdict rendu en Inde à l'encontre des hommes qui ont violé une jeune femme, ce crime puni montre que les mentalités peuvent évoluer.

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